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publication 16 avril 2018

Tunisie : rapport de suivi de la situation économique (avril 2018)

Selon les projections, la croissance économique devrait afficher une modeste amélioration (2,7 %) en 2018, grâce à la poursuite de l’expansion des secteurs de l’agriculture et des services, du renforcement du tourisme et de la reprise progressive des activités touristiques, des phosphates et des industries manufacturières. Elle devrait s’accélérer progressivement à moyen terme pour atteindre le rythme de 3,5 % en 2019/20 parallèlement à l’amélioration du climat des affaires due aux réformes structurelles, de la situation sécuritaire et de la stabilité sociale.

Le taux d’inflation devrait atteindre 6,7 % en 2018, par suite de la dépréciation du dinar, du relèvement des taux de la TVA et de la hausse des prix de certains produits (notamment les combustibles, le tabac et les télécommunications) tandis que le resserrement de la politique monétaire et le rééquilibrage des finances publiques contribueront à atténuer les pressions inflationnistes.

Le chômage reste élevé (il était de 15,5 % en 2017) malgré la faiblesse du taux d’activité de la population qui est de l’ordre de 50 %, et surtout de la faiblesse du taux d’activité des femmes (28 %). La plupart des chômeurs sont des personnes peu qualifiées, mais ce sont les diplômés universitaires qui affichent le taux de chômage le plus fort (15 % en 2005, 23 % en 2010 et 31 % en 2017). Les taux de chômage sont également bien plus importants pour les femmes et dans l’intérieur du pays.

La méthode employée pour mesurer la pauvreté a récemment été actualisée par l’Institut national de la statistique de manière à mieux prendre en compte les conditions de vie actuelle. L’estimation officielle du taux de pauvreté est de 15,2 % pour 2015, contre 20,5 % en 2010 et 23,1 % en 2005. Les disparités régionales persistent, le Nord-ouest et le Centre-ouest affichant des taux près de deux fois supérieurs à la moyenne nationale. D’après les estimations, le degré d’inégalité mesuré par l’indice de Gini est de 30,9 %, contre 36 % en 2005. L’évolution des indicateurs monétaires du bien-être semble contredire la perception d’une dégradation des niveaux de vie ressortant des enquêtes auprès des ménages.